Est-ce que votre chien aboie après tout et rien ? Est-ce qu’il semble avoir des pouvoirs magiques et entend des bruits imaginaires ? Sursaute-t-il au moindre son ? Est-il ingérable, voire réactif lorsque vous vous promenez dans la rue ou recevez de la visite ?
Il se peut que votre chien souffre d’une forme d’anxiété. En effet, les troubles mentaux ne touchent pas seulement les humains, mais peuvent aussi affecter nos amis à quatre pattes.
Heureusement, il existe plusieurs mesures que vous pouvez prendre pour lui venir en aide et améliorer sa qualité de vie, ainsi que la vôtre.
Je vous propose donc mes 4 meilleurs conseils pour aider votre chien anxieux. Ces conseils s’appliquent aux formes les plus courantes de l’anxiété généralisée et de la réactivité. Il existe de nombreuses manifestations de cette maladie, il est donc possible que vous ne reconnaissiez pas votre chien dans les exemples suivants.
1. La gestion de l’environnement
Lorsque j’interviens chez les gens ou lors de nos consultations en comportement, le premier élément discuté avec les familles est la gestion de l’environnement. La raison en est que peu importe la quantité de travail et d’entraînement que vous êtes prêts à fournir pour aider votre chien, tout sera vain si vos séances ne sont pas protégées.
En d’autres termes, si vous essayez de désensibiliser votre chien anxieux vis-à-vis des autres chiens dans la rue, mais qu’à chaque deux pas, un autre chien lui saute dessus, vous ne réussirez probablement pas. C’est un exemple quelque peu dramatique, mais c’est presque équivalent à ce qui se passe si, entre vos sessions d’entraînement, votre ami à poil est exposé à ses déclencheurs au-delà de son seuil de tolérance.
Je vous recommande donc de revoir votre environnement et votre routine afin que votre chien ne soit jamais exposé aux déclencheurs (dans la mesure du possible), sauf dans le cadre d’entraînements contrôlés. Par exemple, pour les chiens qui aboient à la fenêtre, essayez de fermer les rideaux, d’appliquer un film givré sur les vitres ou de restreindre l’accès à la fenêtre, etc.
Pour le chien réactif aux bruits, il peut être intéressant de mettre du bruit blanc, tel que la radio, la télévision, un ventilateur ou de la musique, afin de couvrir les sons susceptibles de le perturber.
Si votre chien réagit de manière excessive en promenade, évitez les heures de pointe. Vous pouvez également envisager de vous déplacer dans un endroit plus calme en voiture, surtout si vous vivez en ville. Il est vrai que l’activité physique peut réduire le stress et l’anxiété. Cependant, veillez à ce que les promenades soient paisibles et agréables pour votre chien, afin qu’elles soient bénéfiques 😊.
Les jouets interactifs et les activités de mastication seront vos alliés dans l’accompagnement de votre chien anxieux, en particulier si ses besoins d’activité physique sont difficiles à combler. Lorsque votre chien traverse des moments potentiellement anxiogènes au cours de la journée, il peut être bénéfique de lui offrir quelque chose de positif pour s’occuper, comme un Kong garni de sa nourriture préférée ou un os à mâcher. L’objectif est que votre chien prenne du plaisir pendant ces moments difficiles.
2. La routine et le sommeil
Lors d’une évaluation comportementale, l’une des questions cruciales que j’aime poser concernant les chiens potentiellement anxieux est la suivante : est-ce que le chien est en mesure de dormir et de se reposer pendant la journée et la nuit ? Les chiens doivent dormir beaucoup plus que nous, et nous nous attendons à ce qu’un chien en bonne santé mentale puisse se reposer. Si la réponse est « non, mon chien est toujours sur le qui-vive, il erre constamment dans la maison, ne trouve pas de position confortable pour dormir et sursaute au moindre bruit pendant son sommeil, etc. », votre chien pourrait présenter des signes d’anxiété. Le sommeil est essentiel pour l’équilibre mental et la consolidation de l’apprentissage. Si vous travaillez dur dans l’entraînement, mais que votre chien ne progresse pas, c’est peut-être parce qu’il ne dort pas bien. Plusieurs astuces peuvent aider à améliorer son sommeil. Certaines d’entre elles sont mentionnées ci-dessus dans la partie 1 sur la gestion de l’environnement. Cependant, il existe d’autres petits éléments qui pourraient vous aider :
- Isolez votre chien (avec gentillesse, bien sûr !). Certains chiens se sentent mieux lorsqu’ils sont confinés. Cela est souvent le cas des chiens de type berger, par exemple. Ils ont besoin d’un environnement restreint, car s’ils ont la possibilité de parcourir constamment toute la maison, ils auront du mal à s’endormir. L’utilisation d’une cage (avec ou sans couverture), d’un enclos ou simplement d’une laisse peut aider le chien à s’assoupir paisiblement au lieu de se lever constamment pour surveiller ce qui se passe par la fenêtre, par exemple.
- Fatiguer votre chien physiquement (mais pas trop !). Les promenades et les séances de jeu peuvent certainement aider à calmer votre chien. Cependant, faites attention ! Si vous en faites trop, votre chien pourrait devenir surexcité, surtout s’il est jeune. Un chien trop fatigué peut avoir des accès de surstimulation et devenir encore plus agité. Si votre chien a tendance à se surexciter, privilégiez des séances d’activité plus courtes et proposez-lui ensuite une activité de mastication dans un environnement confiné, comme une cage ou un parc pour chiens.
- Utilisez l’activité masticatoire à votre avantage ! Les jouets interactifs, tels que les boules qui roulent, sont intéressants, mais ils exigent souvent que le chien se déplace. Si votre chien est déjà agité, il pourrait être préférable d’opter pour une activité mentale qui nécessite de rester couché pour favoriser le sommeil. Par exemple, un tapis de léchage ou un Kong congelé, ainsi que des os à gruger, peuvent être envisagés.
Établir une routine prévisible peut également être bénéfique pour votre chien anxieux. La prévisibilité apporte une grande sécurité aux humains, et il en va de même pour les chiens. Essayez de mettre en place un horaire qui fonctionne pour vous et qui répondra aux besoins de votre chien. Votre chien pourra ainsi reconnaître les moments de repos tout au long de la journée et prendre de meilleures initiatives
3. Soyez le garde du corps de votre chien
Beaucoup de gens sont très exigeants envers leurs chiens, surtout lorsqu’ils sont nerveux. C’est tout à fait compréhensible, car les symptômes de l’anxiété sont souvent mal compris et interprétés comme un manque d’obéissance. Il peut être embarrassant et frustrant d’avoir un chien qui tire en laisse, n’écoute pas quand on lui parle ou aboie pour un rien. Je tiens à vous rassurer : vous n’êtes pas seuls !
Il est essentiel d’écouter votre chien et de le respecter autant que possible dans sa détresse. Si votre chien réagit fortement, c’est probablement parce qu’il est en détresse émotionnelle. Il est inutile de le réprimander pour ses réactions, car il n’a pas le contrôle sur elles. Il est préférable de prendre une grande respiration et de retirer votre chien de la situation. Il est crucial que votre chien se sente en sécurité avec vous. Restez en deçà de son seuil de tolérance et donnez-lui des commandes très simples, comme vous regarder, faire un « touch » ou simplement observer son déclencheur. Récompensez-le généreusement lorsqu’il est exposé à son déclencheur ou lorsqu’il se trouve dans un environnement stressant. L’objectif est de lui apprendre que ce qui le stresse est associé à des expériences positives ! Imaginez si vous receviez 20 $ chaque fois que vous voyez une araignée 😉
4. La médication
Eh oui, il est nécessaire d’aborder ce point ! Comme mentionné précédemment, les chiens ne sont pas à l’abri des troubles mentaux, tout comme les humains. Si votre chien est anxieux et que vous avez du mal à obtenir des résultats, ou s’il a du mal à se reposer, il se peut qu’il ait besoin d’un coup de pouce supplémentaire.
Un déséquilibre physiologique dans le cerveau de votre chien peut avoir un impact sur son comportement. Parfois, il a besoin d’une aide médicale ! Il est important de noter que tous les chiens n’ont pas besoin de médication pour se sentir mieux, mais si vous avez des doutes, n’hésitez pas à nous en parler.
J’aimerais conclure en résumant brièvement tout ce que nous avons appris au cours de cette lecture. Faire preuve d’empathie envers votre chien et agir de manière proactive pour son bien-être devrait avoir un impact positif sur son comportement. Une routine stable dans un environnement géré de manière proactive devrait vous aider à enseigner à votre chien des comportements appropriés face à ses déclencheurs. Évitez de punir ses réactions et privilégiez le renforcement des comportements que vous souhaitez qu’il adopte en situation de stress. Ces commandes devraient être simples. On ne demande pas à quelqu’un de faire des mathématiques dans une maison hantée, et il en va de même pour le chien ! Si votre ami canin ou votre famille a besoin d’aide pour structurer votre entraînement ou de soutien médical, n’hésitez surtout pas à contacter notre équipe de comportement.
Nous sommes là pour vous aider sans jugement !
Au plaisir et à bientôt !
Aryel Lafleur, Technicienne en santé animale et intervenante en comportement canin.